COLLABORATION : Un enfant zéro déchet?
Un enfant zéro
déchet?
J’ai
commencé à réfléchir au zéro déchet alors que j’étais enceinte et que ma sœur,
la créatrice de ce blogue, m’a offert le livre de Béa Johnson pour mon
anniversaire. J’avais déjà des valeurs écologiques, mais ce livre a fait un
déclic dans ma tête. J’ai alors réalisé que je n’en faisais pas assez et depuis
ce temps, je fais de plus en plus de modifications dans mes habitudes pour
arriver à réduire ma quantité de déchets. J’ai commencé par les achats en vrac
et ensuite j’ai tranquillement substitué des produits et changé des habitudes.
Couches
Je ne me suis jamais posé la
question sur les couches lavables, c’était absolument certain dans ma tête que
c’est ce que j’utiliserais. J’ai été chanceuse, car j’ai même reçu un lot usagé
gratuitement de l’amie de ma sœur aînée.
De plus, j’ai eu la grande chance de
tomber sur une garderie qui a accepté les couches lavables sans aucun
problème. Malgré l’utilisation des
couches lavables, j’ai dû accepter d’utiliser des couches jetables à quelques
occasions : au début, car bébé était trop petit, lors des trop grosses
irritations et la nuit, car les couches lavables n’étaient pas suffisantes. Déjà
à ce moment j’ai réalisé que mon objectif ne pouvait pas être de ne pas
produire de déchets en répondant aux besoins de bébé. Mon
objectif a plutôt été de faire de mon mieux pour diminuer son impact
écologique.
En plus des couches lavables,
j’ai utilisé des lingettes lavables. Tout simplement des petits carrés de
tissus faits par ma mère que j’asperge d’un peu d’eau savonneuse. Pliées de la
bonne façon dans une boîte de lingettes, c’est tout aussi pratique que les
lingettes jetables. Au début, j’avais acheté un peu de lingettes jetables et je
me suis vite rendu compte que ça serait inutile. L’utilisation de ces lingettes
m’a même encouragée à les utiliser pour moi-même en guise de papier de toilettes
et de mouchoirs. Pour les crèmes, j’ai utilisé des crèmes commerciales, mais
j’essayais de prendre quelque chose de québécois pour rester local, par exemple
la compagnie Bébé Hibou, j’ai aussi
essayé l’huile de coco pour les irritations.
Les sorties
J’ai vite pris l’habitude pendant
que bébé grandissait de traîner dans le sac à couche tout le nécessaire pour ne
pas avoir à utiliser des objets à usage unique. Je traînais une bavette, des
ustensiles, un bol, etc. J’ai aussi commencé à amener des choses pour moi tant
qu’à avoir le sac à couches! Ça été le début de mes accessoires zéro déchet sur
le pouce : paille, ustensiles, contentant, etc.
Aussi, je n’ai jamais aimé les
aliments emballés en portion unique alors ce n’était pas difficile pour moi de
me convaincre à ne pas en utiliser pour bébé. Nous avons acheté une pochette à
compote réutilisable qui est un grand succès ou sinon nous achetons des
craquelins ou des raisins secs en vrac pour mettre dans un plat à collation.
Les jouets et les vêtements
Ouf pas toujours facile de
contrôler ce qui rentre dans la maison en ce qui concerne les jouets et les
vêtements, les gens aiment être généreux pour un bébé, mais ne connaissent pas
toujours l’importance de nos valeurs. Je priorise tout ce qui est usagé, mais
les gens ne se sentent pas à l’aise d’offrir des cadeaux usagés.
Nous avons des jouets usagés qui
proviennent de l’enfance de papa et maman, nous avons aussi des jouets usagés
qui nous ont été donnés par des connaissances dont les enfants ont grandi. Nous n’avons pratiquement jamais acheté de
jouets neufs, mais nous en avons reçu. Après quelque temps, j’ai essayé d’être
de plus en plus précise sur ce que nous voulions avoir. Des jouets en bois, des
livres, de l’argent pour faire une activité avec bébé, des fournitures de
bricolage ou des objets essentiels sont
habituellement les suggestions que je donne aux membres de ma famille pour les
anniversaires et Noël. Il reste qu’on se retrouve quand même avec beaucoup de
jouets.
Quand j’ai envie de changement ou
quand la petite (qui n’est plus un bébé) a un nouvel intérêt, j’encourage
l’économie circulaire. C’est-à-dire que nous allons au Village des Valeurs ou au Boomerang
Kids (Gatineau/Ottawa et Montréal), nous ramenons quelques jouets et n’en
achetons un nouveau (usagé) pour le remplacer. Au Village des Valeurs on obtient un pourcentage de rabais sur le
prochain achat quand on amène des choses et au Boomerang Kids on obtient habituellement 40% du prix de vente de
l’article en consigne dans le magasin. Pour les vêtements, j’essaie aussi
d’acheter usagé quand j’en ai besoin, par contre c’est assez rare. On a la
chance d’avoir une nièce un an plus vieille que notre fille et on peut utiliser
ses vêtements. Il y a aussi les ventes
sur Facebook, mais j’aime un peu moins
en raison de la dispersion de la population en Outaouais, il faut souvent
beaucoup se déplacer pour vendre ou acheter des jouets ou vêtements usagés.
Pour le matériel de bricolage,
j’essaie d’utiliser tout ce que j’ai déjà à la maison. Je fais ma propre pâte à
modeler et la prochaine étape est d’essayer de faire de la peinture.
Montessori et Reggio Emilia
Pour terminer ma chronique, je
voulais simplement parler des deux philosophies qui m’inspirent beaucoup.
Montessori encourage beaucoup le développement d’habiletés utiles chez
l’enfant : apprendre à cuisiner, apprendre à passer le balai, etc., et
encourage aussi l’autonomie de l’enfant. J’ai construit une tourd’apprentissage Montessori à ma fille pour qu’elle puisse être à la hauteur du
comptoir sans danger et participer à faire la vaisselle et la cuisine. Elle
adore ça, elle se sent incluse et la gestion de l’heure des repas est devenue
plus facile. L’approche Montessori encourage aussi beaucoup les jouets en bois.
La philosophie Reggio Emilia est moins connue, mais aussi très intéressante.
Notre garderie utilise cette approche pédagogique italienne où on place
l’enfant au centre de ses apprentissages et où les interactions avec les autres
sont privilégiées. Dans cette philosophie on amène l’enfant à s’exprimer par la
communication verbale, mais aussi par sa créativité et les arts. Les garderies
et écoles qui ont cette approche favorisent aussi beaucoup l’inclusion des
parents en mettent en place des communications fréquentes et pertinentes.
Malgré tous ces éléments positifs, celui qui me rejoint le plus, est
l’utilisation de l’environnement. Les enfants passent beaucoup de temps à
l’extérieur pour de multiples activités, ils utilisent aussi des objets de la
nature pour bricoler, ils explorent le monde autour d’eux et apprennent à vivre
en harmonie dans le respect de leur environnement.
Natacha
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